Viens de voir pas mal de nouveautés sur les lignes de TGV en "projet" à l'étranger
- En Russie, ils veulent construire une ligne de TGV entre Pékin et Moscou. Une grosse folie (7600 km ce n'est pas rien) et je ne sais pas si ce projet sera vraiment poussé jusqu'au bout mais Poutine et le président chinois Xi Jinping semble vouloir s'afficher unis sur la scène internationale. L'annonce de ce projet de LGV a d'ailleurs l'air plus géopolitique qu'autre chose: après tous les reproches faits par les dirigeants européens sur sa gestion de la guerre en Ukraine, Poutine semble vouloir dire à l'Europe qu'il les emm**de et qu'il préfère signer des contrats avec la Chine. Beau pied-de-nez à la sncf en passant, qui souhaite tellement exporter son tgv à l'étranger et qui va pouvoir pleurer un bon coup
http://www.francetvinfo.fr/monde/chine/video-tgv-pekin-moscou-7-600-kilometres-a-grande-vitesse_741585.html- Au Maroc, le fameux projet de TGV financé par le contribuable français offert par sarko au roi Mohammed 6 va être livré plus tard que prévu, s'il est livré hahaha. Et toujours autant d'opposition:
http://www.lesechos.fr/monde/europe/afp-00614504-maroc-retard-de-livraison-pour-le-premier-tgv-presse-1060883.php#- Au Mexique aussi, il en veulent. Le gouvernement a lancé un appel d'offres international pour une LGV, seul souci, c'est que le délai pour répondre à cet appel d'offres était de 2 mois. Un peu court pour planifier un projet aussi grand non? D'autant que, comme par hasard, il n'y a eu qu'une seule réponse à cet appel d'offres, par un groupe chinois, et le gouvernement mexicain est accusé par son opposition d'avoir favorisé ce groupe chinois. Contre une petite contrepartie? Pour répondre à la critique de l'opposition, le pouvoir mexicain a relancé l'appel d'offres en augmentant la dead-line, ce qui va permettre à des consortiums comme Alstom par exemple cocorico de s'y présenter. Alors, qui sera a même de donner le plus de pots-de-vin? Les Chinois, ou Alstom???
La réponse, dans le prochain épisode
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/11/07/97002-20141107FILWWW00026-mexique-commande-du-tgv-chinois-annulee.php- Au Brésil on attendait après la présidentielle pour relancer le projet du fameux Rio - Sao Paulo. L'élection est passée, Roussef a été réélue de justesse, possible que ce sujet soit de nouveau abordé dans les prochaines semaines, affaire à suivre...
BREF, toujours est-il de constater que le train à grande vitesse, ses concepteurs ont voulu en donner une image positive, l'exporter aux quatre coins du globe en le présentant comme un symbole absolu de la modernité, un signe incontestable de développement et en lançant une course entre les pays, qui sera le premier à s'équiper d'une LGV. Résultat, après 30 ans d'existence? Entre les pays qui ont construit des LGV et ceux qui ont le projet d'en construire, le constat n'est pas très différent.
En France, où la ségrégation entre les lignes grande vitesse et les petites lignes et où faute d'un modèle économique ferroviaire viable, les lignes secondaires sont délaissées.
En Espagne, où les lignes de LGV ont construites sans études de fréquentation et fermées au bout de quelques années après voir que finalement leur AVE est vide et donc pas rentable.
En Allemagne, où les prix sont inabordables et où les retards se multiplient un max.
En Chine, où les lignes se construisent à tout va sans véritable planification, avec des affaires de corruption qui se multiplient, et avec du matériel de mauvaise qualité, causant des accidents comme celui de Wenzhou.
Au Japon, où le système fonctionne très bien, mais où les surcoûts énormes sont pris en charge par les contribuables.
Au Maroc, où c'est carrément le contribuable français qui paye la note de la LGV actuellement en construction, offerte par Sarkozy à son ami le roi Mohammed VI et qui continue à soulever l'opposition locale qui considère que ce projet est démesuré dans un pays qui pour l'instant a d'autres priorités qu'un TGV.
Et dans tous les autres pays (Brésil, Argentine, Mexique, Australie, ...) où des projets sont simplement restés sur le papier, combien de reports de projets, combien d'annulations, combien d'entraves pour des raisons de coûts inabordables? Ah oui c'est sûr, le modèle économique ferroviaire ce n'est définitivement pas viable mais quand est-ce qu'ils s'en rendront compte? N'y aurait-il pas intérêt à refaire la promo de l'aérotrain histoire de dire à certains pays moyennement développés (et en particulier ceux qui cherchent à construire des lignes de TGV comme en Amérique latine) qu'il y a un autre moyen de transport moins cher et avec plus d'avantages que le train classique? ...